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 L'Espion aux pattes de velours (pv)

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Andrea Collodi

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MessageSujet: L'Espion aux pattes de velours (pv)   L'Espion aux pattes de velours (pv) EmptyDim 24 Sep - 18:14


Le réveil digital qui trônait sur la table de nuit d'Andrea éclairait faiblement son visage. Ses yeux étaient grands ouverts et fixaient le plafond d'un regard vitreux. Malgré une température ambiante agréable il transpirait à grosse goutte. La sueur ruisselait sur ses tempes, dans le creux de ses omoplates. Il avait l'impression d'étouffer. Les chiffres du réveil changèrent pour indiquer une heure du matin. Andrea se redressa sur ses avant-bras, incapable de tenir plus longtemps en place. Il se débarrassa des draps qui se collaient à lui comme une seconde peau de quelques coups de pieds avant de pivoter. Ses pieds trouvèrent sans aucun problème la pair de chaussons qui attendaient sagement au pied de son lit. Il retint sa respiration en entendant un craquement qui semblait provenir du couloir. Rien. Lui, la chambre, l’académie entière, tout semblait enveloppé dans un épais coton. L'école transpirait de tranquillité et de calme.
A taton Andrea récupéra ses vêtements propres du lendemain qui trônaient sur une chaise pour les enfiler le plus silencieusement possible. Il mit d'abord une première fois son short à l'envers. Il avait tout intérêt à dépenser l'argent que son père lui avait dit de mettre de côté "au cas où" pour des pantalons. Un garçon de quinze ans en short soit c'est un scout, soit c'est un sérieux retardé. Andrea avait la chance de faire un peu plus jeune que son âge mais ça n'allait pas lui épargner les moqueries.

Après quelques secondes à chercher sous l'oreiller, Andrea parvint à mettre la main sur le paquet de cigarettes. Il l'avait récupéré dans une poubelle et l'utilisait pour trimbaler les clopes qu'il subtilisait soit dans les paquet de ses camarades, soit dans celui des surveillants. Une cigarette à la fois, personne ne remarquait jamais rien. Le pion n'avait pas non plus remarqué la disparition de son briquet, il avait du la mettre sur le compte d'un moment d'inattention. Le paquet trouva son chemin au fond de sa poche bientôt rejoint par sa ventoline et une capsule contenant quelques pilules rouges et blanches. Andrea n'eut plus qu'à mettre ses baskets (les chaussures vernies étaient bien trop bruyantes à cause des talonnettes) avant de sortir de la chambre à pas de loup.

Son évolution dans les couloirs se fit dans un calme absolu si ce n'était pour son coeur qui battait la chamade jusqu'à ses oreilles dans sa poitrine. Il était aussi effrayé qu'exalté à l'idée de cette sortie nocturne, d'aller fumer une cigarette dans les jardins de l'académie sous la lune. Bon pas en entier la cigarette, il voulait quand même garder ses poumons intactes. De toute façon deux ou trois taffes de temps en temps ce n'était pas si nocifs. Il avait lu quelque chose à ce sujet. Puis il détestait le goût de la cigarette. Il risquait pas de devenir accro. Il ne tarda pas à sortir des dortoirs des garçons pour se retrouver dans les jardins. L'air frais lui arracha un sourire un peu débile. Par contre il aurait peut-être du prendre une petite laine.

Le coeur d'Andrea manqua un battement lorsqu'il vit un mouvement dans des buissons à plusieurs mètres de lui. Il faillit lâcher la cigarette à peine entamée qu'il avait entre les doigts. Le peu de lumière qu'il y avait lui permis de distinguer une ombre qui s'immobilisa pour lui faire face. Une ombre de toute petite taille que deux billes de verres venaient décorer. Le souffle d'Andrea se fit plus laborieux. Il porta sa main libre à la poche dans laquelle se trouvait sa ventoline, prêt à dégainer au moindre mouvement, tel un cow-boy asthmatique.
La pression qui enveloppait le jeune garçon et son opposant s'évapora d'un coup quand ce dernier miaula et s'avança de quelques pas. C'était un gros matou au poil noir, aux yeux ronds qui lui donnait un air un peu con. La main d'Andrea retomba contre sa jambe alors qu'il respirait de nouveau. Tu m'as fichu la frousse idiot. L'animal vint se frotter contre ses jambes et malgré ses yeux qui commençaient à le piquer et son nez à chatouiller, Andrea se pencha pour lui administrer les caresses qu'il réclamait, abandonnant le petit rebord en pierres. Il éternua dans le creux de son coude, incapable de lâcher le félin malgré les protestations de son corps.


Dernière édition par Andrea Collodi le Dim 24 Sep - 19:00, édité 1 fois
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Angus McMillan

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MessageSujet: Re: L'Espion aux pattes de velours (pv)   L'Espion aux pattes de velours (pv) EmptyDim 24 Sep - 18:55

Un son lointain à travers les couloirs égayait la nuit déjà bien avancée. Une chanson de barde qu'Angus pinçait lentement sur son vieux luth et qui narrait des légendes d'autrefois. Angus avait décidé d'être sage. Pour le début. Pas trop de sortie en ville. Pas trop d'abus sanglants. Garder sa crédibilité avant de tourner autour des petites nymphettes qui se comptaient par vingtaine dans ce foutu bahut. Aussi, lorsqu'une vieille comptine de son enfance vampirique lui revint en tête, Angus s'en alla sortir son luth poussiéreux. Après quelques accords, il retrouva les paroles avec un peu d'émotions, sans se souvenir de qui les lui avait apprises. Il lui semblait que c'était à une fête paysanne. La mémoire d'Angus se rappelait de beaucoup. Mais certains détails lu restaient flous et oubliables. Seules quelques sensations persistaient et lui avait redonné l'envie de gratter quelques notes dans un petit murmure chantonnant.

Il s'était installé sous un grand préau, assis contre le mur et enveloppé des ténèbres. Ses yeux de vampires n'étaient guère gênés par l'obscurité et finalement, il ne désirait pas tout particulièrement être dérangé. Son chat s'était éloigné pour brouter à la pelouse des jardins et quitter le regard bienveillant de son maître.

Un craquement. Une respiration lointaine. Angus cessa sa ballade nocturne pour écouter. Quelqu'un s'était glissé dans les jardins et Angus pouvait désormais sentir son odeur et entendre sa respiration étouffée. Parfum de cendre. C'était un enfant et pas un collègue qui fumait sa clope de la nuit. Angus n'avait pas envie d'intervenir. Pouvait-il esquiver ce petit moment d'autorité. Après tout, il n'était plus tout à fait en service ! Et des gamins qui fument en cachette, ce n'était pas le crime du siècle. Cependant, une pointe de culpabilité lui tenait l'estomac. Il s'agissait de ses premiers jours et quelque part, fuir ses responsabilités - aussi simples soient-elles - l'emmerdait un peu. Il soupira et se leva, gardant dans une main son luth. L'autre se cacha dans sa poche et d'un pas tranquille et silencieux comme un fantôme, s'approcha de ce petit dos d'enfant qu'il aperçut au loin.

Angus savait rester discret. Ses pas ne faisaient aucun bruit et sa présence savait être indétectable. Derrière le garçon - tout jeune, il ne lui semblait pas l'avoir déjà vu à ses cours - il observa cette scène de tendresse avec un sourire ému et amusé. Il hésita. C'était un peu cruel... Angus se pencha doucement sur la clope qui avait roulé et annonça sa présence lorsque le garçon se mit à éternuer grassement.

A vos souhait, claqua-t-il dans le silence, un peu sèchement avec son accent à couper aux couteaux. Il toisa longtemps le garçon, conscient que son sursaut allait sans doute le faire éclater de surprise.
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Andrea Collodi

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MessageSujet: Re: L'Espion aux pattes de velours (pv)   L'Espion aux pattes de velours (pv) EmptyDim 24 Sep - 19:34


La main d'Andrea s'immobilisa dans la fourrure du chat qui ne semblait pas du tout dérangé par l'arrivé du nouveau venu. Il eut un glapissement de surprise accompagné d'un sursaut de tout son corps. Pourtant il n'osa pas se retourner tout de suite. Plutôt que de faire fasse a la présence il préféra faire l'autruche. Gamin il n'avait jamais tenu tête à un monstre, préférant se cacher sous les couettes.
Andrea avait l'habitude d'entendre une voix surgir de nulle part mais pas celle-ci. Jiminy avait un petit accent mais il l'avait toujours attribué au fait que c'était un grillon. Les grillons devaient probablement avoir un accent. La ce n'était pas Jiminy, certainement pas. Pour une fois il aurait préféré. Le gros félin se lassa du manque de mouvements chez son nouvel ami qui restait immobile (peut être que la vision de la voix était basée sur le mouvements) et se releva pour aller voir ailleurs après s'être longuement étira. Andrea éternua encore une fois avant de renifler. Il s'essuya le nez du dos de la main. Merci, m'sieur.

Il finit par se relever pour faire face à son interlocuteur, prenant une grande inspiration pour se donner du courage. La chair de poule faisait danser les poils de ses bras, il eut un frisson qu'il attribua à la fraîcheur de la nuit. Andrea ne se tenait pas droit. Il avait la tête enfoncé entre des épaules courbées pour se faire plus petit qu'il ne l'était déjà. Ses mains vinrent se rejoindre derrière son dos. Il creusa la paume de sa main droite avec les doigts de la gauche, pinçant et malaxant machinalement. Andrea leva des yeux rouges et larmoyants vers son interlocuteur. Il clignait frénétiquement de l'oeil droit qui le démangeait. Ça lui donnait un regard un peu fou et très pathétique. Il baissa de nouveau les yeux vers ses chaussures. Il n'avait aucune idée à qui il avait à faire, si ce n'était au roi de la discrétion. Le type qui lui faisait face avait réussit à être plus silencieux que le chat avec qui il venait de jouer. Ça méritait bien des félicitations. Andrea prit plutôt le parti d'expliquer, en restant vague sur les détails, la raison de sa présence dans les jardins. Faute avouée est à moitié pardonnée.

Je voulais juste prendre l'air. J'ai rien fait. J'suis désolé.La cigarette était par terre, se consumait encore. Il ne fit pas un geste vers elle. A la place il se remit à éternuer et récupéra un mouchoir en tissu dans l'une des poches de son short. Andrea le garda contre son nez. Il se permit de regarder encore le type face à lui. Il avait quelque chose de terrifiant, avec ses grandes mains qui ressemblaient à des d'araignées, ses joues creusées et ses yeux perçants. Peut-être qu'il ne travaillait pas ici, Andrea avait l'impression que l'académie été plus libre d'accès qu'un moulin. Si ça se trouve il venait de faire la rencontre d'un frappadingue du coin. Un nouveau frisson lui parcouru l'échine, il mit un point d'honneur à soutenir le regard du grand type malgré sa peur. Vous êtes qui? Vous travaillez ici? C'est quoi ça? Il pointa du doigt l'instrument qui se trouvait entre les mains du grand type filiforme qui avait plus des airs de fantômes que de prof. La question sortait de nulle part si ce n'est d'une curiosité sincère d'Andrea.
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Angus McMillan

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MessageSujet: Re: L'Espion aux pattes de velours (pv)   L'Espion aux pattes de velours (pv) EmptyDim 24 Sep - 21:27

Angus resta immobile et toisa le petit garçon - avait-il vraiment l'âge d'être au lycée ? - avec calme et bienveillance. Il suait d'effroi, Angus le ressentait. Comme il entendait les battements affolés de son coeur et le sang qui affluait comme des autoroutes dans ses veines. Pouvait-il presque le voir sous sa chaire. Voir son artère battre dans sa nuque et se gorger dans ses joues. Angus songea qu'il irait voir l'une ou l'autre de ses camarades plus tard. Ses yeux commençaient doucement à luire.

Petit regard sur le sol. Une fumée grisatre qui s'échappait du mégot attira son regard tandis que le morveux lui expliqua laborieusement qu'il n'avait rien à se reprocher. Angus sourit et se retint de rire et de se moquer. Croisa le regard du garçon, comme pour signifier qu'il savait ce qu'il fouait là. Puis d'un geste machinal, il écrasa la clope sous sa semelle et la balança plus loin comme si de rien n'était. Angus savait qu'il n'avait aucune chance de convaincre un adolescent de ne pas faire ce genre de connerie par la répression et l'autorité abusive. Aussi lui sourit-il d'un air tranquille et se contenta de souffler son conseil d'adulte comme un vieux sage.

Tu devrais te préoccuper de faire des choses de ton âge. Tu as encore le temps avant de te ruiner la santé, mon petit. Paternel et doux, il avait simplement la flemme de lui donner des heures de colles. Des lignes à copier. Une punition à rédiger.

Angus allait le renvoyer dans son dortoire, simplement et sans autre procès inutile. Mais la petite voix curieuse du garçon l'encouragea à le laisser un peu profiter du plein air. Angus était sans doute le pire des professeurs et le plus permissif qui soit lorsque ses cours n'étaient pas mis à mal. Lui-même était un piètre défenseur des règles et de la bien-pensance. De toute façon, ce morveux ferait ses bêtises, avec ou sans lui dans les parages.

Il eut un regard sur son luth qu'il souleva un peu. Eut un rire claire face à cet interrogatoire teinté d'une insolence qu'il trouvait charmante.

Tu es en première année, c'est ça ? Je serai très certainement ton professeur de mythologie. Angus n'était pas dupe et savait qu'on parlait de ses cours du soir comme d'une étrangeté un peu marginale parmi les élèves et même parfois chez le corps enseigna. Mr McMillan, tu devrais avoir déjà reçu la liste de tes professeurs, je pense. Et toi, petit clopeur ? Que je te repère un peu quand tu arriveras en cours, ehe. Une pointe de menace se dessina dans sa voix. Sans méchanceté et avec beaucoup d'espièglerie. Angus ne s'y attarda pourtant pas et lui montra de plus près l'objet de sa curiosité. Tu n'as jamais vu de luth ? Il trouvait cela un peu étrange mais ma foi, ce n'était plus instrument que l'on rencontrait beaucoup, ces derniers temps. Autre époque, autres mœurs. C'est comme un guitare ou peu s'en faut. Alors pour démonstration et qu'il puisse dorénavant reconnaître un luth à son aspect et à son chant, il gratta quelques notes rapidement. Ça te plait ?
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Andrea Collodi

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MessageSujet: Re: L'Espion aux pattes de velours (pv)   L'Espion aux pattes de velours (pv) EmptyDim 24 Sep - 22:16


Te ruiner la santé. Ces quelques mots suffirent à faire monter une vague de panique en lui. Si jamais ses parents avaient vent de son escapade nocturne... il ne savait même pas ce qui l'attendrait. Peut être qu'ils viendraient en personne le récupérer par le fond du caleçon pour le traîner chez eux. Et s'ils apprenaient qu'il avait fumé... Andrea était prêt à parier que c'est l'école ou l'entreprise de la cigarette (Andrea n'avait aucune fichue idée du nom que ça pouvait bien porter) qui allaient crouler sous les procès. Et lui allait crouler sous les examens médicaux. Il se concentra pour réguler sa respiration qui se faisait légèrement plus bruyante. La dernière chose dont il avait besoin c'est qu'un de ses parents ne viennent faire une scène.

Contre toute attente le professeur Mr McMillan ne semblait pas très pressé de le renvoyer au lit ou de récupérer son carnet de correspondance. Avec un peu de chance cette escapade nocturne resterait entre eux et tout irait bien dans le meilleur du monde. Andrea n'avait pas une tête de petit merdeux qui cherche les embrouilles. Quand il se retrouvait plongé dans les ennuis il semblait toujours être tombé là, au mauvais moment au mauvais endroit. Coïncidences. C'était une question d'attitude qu'il avait tout intérêt à continuer à travailler pendant l'année. Il cru entendre la voix de Jiminy lui souffler de ne pas faire de bêtise plutôt que de travailler une quelconque attitude. Mais Jiminy n'était pas là et ne pouvait pas l'avoir entendu. Andrea se détendait doucement. Sa voix était plus claire, les battements de son coeur s'étaient calmés. Oui, je suis en première année et je m'appelle Andrea m'sieur. Mais je suis pas un clopeur. J'aime pas ça et c'est mauvais pour le coeur, les poumons, les artères, les dents et la peau. Ça augmente les risques de faire des crises cardiaques, aussi. Il déblatérait sa liste avec l'aisance d'un jeune enfant qui a apprit un poème. Il s'exprimait de façon hachée, tirant sur un pan de sa chemise. On aurait dit un premier de classe qui venait cafter,un schtroumpf à lunettes C'est juste que je voulais sortir, c'est tout. J'ai pas réfléchis. Mais je suis pas un clopeur. Il ne se montrerait jamais assez insistant sur ce point. Malgré le paquet de cigarette dans sa poche et son mégot qui se baladait quelques part dans l'herbe, il n'était pas fumeur. Autant insister sur le fait qu'il n'avait pas réfléchit. On pardonnait beaucoup plus facilement aux imbéciles et ça ne le tuerait pas de se faire passer pour un.

Andrea glissa sa deuxième main dans sa poche alors que le professeur prenait son luth pour faire chanter quelques cordes. Il n'eut l'air nullement impressionné ou émerveillé. Soudainement cette rencontre, en perdant de son horreur et menace, était devenu extrêmement banale au yeux du gamin.
Il haussa des épaules à la question de McMillan. Bah ça va, c'est joli. Mais c'est comme une guitare un peu. Comme vous avez dit. Il ne voulait pas vexer le professeur mais l'instrument ne lui faisait ni chaud ni froid. Andrea n'était pas particulièrement sensible à la musique. Sa mère avait fait en sorte qu'il apprenne la flûte traversière pour travailler son souffle mais chaque leçon avait toujours plus tenu de la corvée.Je peux essayer? C'était tout autant dans un élan de bonté vis à vis du professeur qui avait l'air de tenir à son luth (pour venir le balader à une heure du matin dans les jardins de l'école il fallait bien que ce soit le cas), pour continuer à gratter sa sympathie que par réelle envie de tirer sur les cordes. Andrea était fait comme n'importe quel adolescent: il ne pouvait pas résister à la tentation de vouloir essayer de la guitare, du piano ou du triangle quand il en voyait un. Tant qu'on ne le forçait pas à devoir en jouer sérieusement
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Angus McMillan

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MessageSujet: Re: L'Espion aux pattes de velours (pv)   L'Espion aux pattes de velours (pv) EmptyDim 1 Oct - 10:48

Le sourire de Angus s'était étiré l'espace d'un instant. La réaction du gamin - d'Andrea - n'avait pas de prix. On aurait dit une publicité d'intérêt général que l'on pouvait trouver parfois à la télévision. Il pencha la tête sur le côté, tout affable et pouffa de rire, retenant son hilarité devant la leçon si bien apprise de son petit fugueur nocturne. Il acquiesça pour l'approuver et lui donner raison.

Evidemment... "Je ne suis pas un clopeur" avait-il répété avec une espèce de panique boudeuse dans la voix. Ca puait de mignonnerie. Angus voulu préciser qu'il aurait dû justement réfléchir mais trouva cela ridicule. Parce que Angus songea que cette clope allait certainement être la dernière. Mauvais endroit, mauvais moment. Andrea semblait être le garçon qui testait la chose sans se rendre tout à fait compte de la portée de ses gestes. Aussi il se tût et se contenta de le toiser de haut en bas avec amusement - et quelque peu d'appétit.

Après sa petite démonstration, Angus avait espéré que le morveux aurait été plus impressionné. Sans doute pas par ses talents musicaux car Angus n'avait fait que pincer deux ou trois notes mais par l'objet en lui-même qu'il n'avait jamais dû voir. L'indifférence d'Andrea le surprit un peu. Le gamin avait les épaules détendus et semblait plus à l'aise. Il ne fit pas semblant et Angus observa une seconde son luth avec une petite moue au bout des lèvres.

En fait, c'est surtout son ancêtre, comme si cette remarque allait changer la donne et rendre l'enfant plus intéressé. Qu'il allait s'écrier de joie et d'un coup vouloir prendre des cours et devenir guitariste professionnel. Angus sourit à sa propre naïveté et le tendit à Andrea avec une espèce de minutie menaçante. Avertissant d'un geste tacite que s'il faisait tomber l'objet, c'en était fini de lui. Puis il glissa son séant au rebord du muret derrière lui et écouta sans trop d'attention la ballade improvisée - et pas si agréable à l'écoute que ça - du morveux qui s'en lasserai vite. Angus en profita pour regarder l'heure.

Tu ne devras pas trop tarder pour regagner ta chambre, balança-t-il sans trop de conviction.
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Andrea Collodi

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MessageSujet: Re: L'Espion aux pattes de velours (pv)   L'Espion aux pattes de velours (pv) EmptyVen 6 Oct - 20:53

En fait, c'est surtout son ancêtre.

Andrea répondit avec un bref reniflement et un imperceptible mouvement de tête. Maintenant c'était l'idée de chatouiller les cordes de l'instrument à cordes qui l'intéressait. C'était une activité ludique qui ne le laissait pas insensible. De toute façon il était bien incapable de faire la différence entre un violoncelle, une viole ou une octobasse. Alors de savoir que le luth était l'ancêtre de la guitare... ça n'allait pas l'aider à savoir en jouer.
Il éprouva quelques difficultés à trouver comment tenir le luth correctement, mais une fois qu'il s'accorda sur une position à peu près agréable (coinçant le corps de l'instrument sous un bras et tenant difficilement le manche) Andrea commença à pincer les cordes. S'il était parfaitement honnête il trouvait cet instrument aussi moche que fascinant. Il n'y connaissait rien en musique mais un violon ou une contrebasse lui semblaient être beaucoup plus nobles et raffinés. Andrea n'avait jamais été quelqu'un doté d'un grand sens artistique et il aurait été incapable de défendre les idées qui s'approchaient plus de sensations qui lui trottaient dans la tête. Puis il ne voulait pas blesser ou mettre en colère son professeur.
Ce dernier lui indiqua subtilement qu'il commençait à se lasser de sa présence. Andrea releva le nez du luthe qui commençait à glisser entre ses bras alors qu'il essayait de le coincer avec un coude. Il n'avait aucune idée de l'heure qu'il était mais ce n'est pas lui qui allait contredire McMillan. Après tout il s'en sortait admirablement bien pour quelqu'un chopé en train de fumer une fois le couvre feu passé. En faisant attention à ne pas le faire tomber, Andrea lui tendit l'instrument à corde.

D'accord. Merci m'sieur, c'est sympa de m'avoir laissé jouer. C'était le petit mot de la fin, qui faisait plaisir pour terminer sur une note sympathique. Evidemment Andrea voulait que son professeur garde une image positive de lui. C'était toujours utile pour la suite. Ses parents lui avaient tant bien que mal apprit la politesse et les bonnes manières. Si avec ses petits camarades il n'en faisait pas usage du tout, il en allait tout autrement pour les adultes (ou les jolies filles). En plus ce professeur là n'avait pas l'air trop relou, presque cool, il fallait le dire. Andrea se promit d'en toucher deux mots à la petite bande.
Andrea ne savait pas trop comment terminer cet échange avec son professeur. C'était un peu gênant il fallait l'admettre. Autant à la fin d'un cours la question de saluer le prof ne se posait pas, on se contentait de sortir en courant de la pièce (sauf les lèches-cul qui allaient poser des questions). Là... Andrea opta pour un bref signe de la main après quelques secondes de silence. Bah bonne fin de soirée, du coup. Et euh... vous couchez pas trop tard. Après vous aller prendre un mauvais rythme de sommeil et c'est pas bon pour le teint ou- au revoir, bonne soirée. Andrea se retint de se taper le front en faisant demi tour pour s'éloigner le plus vite possible de son professeur à petits pas de souris, retournant vers les dortoirs. Il devait absolument apprendre à s'interdire de parler parfois. Les gens allaient réellement le prendre pour un dégénéré.
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