Une amitié retrouvée ? || MAL && BEAU

Malicia revenait de son entrainement d’escrime qui avait fini par un petit cours particulier avec le prince Vanyel en personne. Bah, ça s’était plutôt bien passé et la jeune fille avait retenu pas mal de choses grâce au prince. Mais il y avait encore chez lui quelques trucs qui l’énervaient comme le fait qui l’appelait damoiselle, qui faisait les baises-main … Argh elle avait horreur de ça ! Cela ressemblait presque à Gaston et son esprit fermé au sujet de comment devait être une femme ! Pas étonnant qu’il n’avait jamais su avoir la Belle ! Qui voudrait de lui comme mari ? Et ce fut là qu’elle repensa à son ami Beau. Beau était le fils de Gaston et il avait les mêmes idées que son père concernant la gente féminine. Malicia avait espéré, enfant, qu’il se calmerait et ouvrirait les yeux mais avec le temps, tout en grandissant, ça n’avait fait qu’empirer. Alors, elle avait décidé de ne plus lui parler car elle n’arrivait plus à supporter de le voir avec cette image masochiste de la femme actuelle !
Justement, comme on parle du loup, elle aperçut son ancien ami occupé à embrasser langoureusement une demoiselle au détour d’un couloir. Décidément, il ne changera jamais ! Et un sourire presque maléfique s’afficha sur le visage de la jeune fille à la chevelure mauve. Une envie de faire une blague lui prit tout à coup. C’est vrai que lorsqu’ils étaient petits, Beau et elle en faisaient, surtout à Halloween et parfois en compagnie d’Océane.
D’un geste rapide, Malicia attrapa son grimoire, ouvrit à une page tout en se dirigeant vers le couple bien trop occupé pour faire attention à elle malgré les bruits de pas.
- En chaleur tu es petit coquin qu’une bonne douche te ferait du bien ! prononça-t-elle en faisant un signe de la main.
Aussitôt, un petit nuage d’orage apparut au-dessus de la tête du jeune homme avant que de la pluie ne lui tombe dessus. Quant à Malicia, elle continua à arborer son sourire qui était devenu plus malicieux.

Malicia fut satisfaire de l’effet de sa petite blague. Le jeune homme se retrouva donc mouillé de la tête aux pieds et en bonus, cela avait fait fuir la demoiselle avec qui il flirtait. Mal ne put s’empêcher de rire tellement qu’elle trouvait ça drôle mais elle s’arrêta net lorsqu’elle vit Beau se jeter sur elle. Il avait été si rapide qu’elle n’avait pas pu l’éloigner d’elle. Et du coup, la voilà à son tour mouillée de partout. Enfin, de là où elle était en contact avec le jeune homme. La dernière fois qu’il avait fait ça, ils avaient 5 et 6 ans ! L’adolescente eut un bref instant un petit moment de nostalgie. Il se retira peu après, un petit air triste dans le regard.
« Sèche-moi ! » dit-il sur un ton impérieux.
- Et la phrase magique ? demanda-t-elle en fronçant légèrement les sourcils.
S’il croyait qu’elle allait lui obéir au doigt et à l’œil, il se trompait complétement. Même Gaston avait du mal à se faire obéir de la jeune sorcière. Et il faut avouer que ça la faisait rire de voir parfois Gaston être obligé de se plier à la politesse et se montrer plus poli et respectueux quand elle-même se montrait polie et prenait un malin plaisir à lui rappeler les usages de la politesse. Si ça avait été Maléfique, cela aurait été autre chose et bien plus pire !
« Tu as cassé mon coup, tu t'en rend compte ? »
- Oui et c’était très drôle ! Sauf que je n'ai toujours rien entendu !

Beau prit en air boudeur avant de croiser les bras et de dire enfin la phrase magique : « Steuplait Malicou ». La jeune fille ne put retenir un petit sourire. Cela faisait longtemps qu’il ne l’avait plus appelée comme ça et à vrai dire, ça lui avait manqué. C’était l’un des rares surnoms qu’elle adorait. D’ailleurs, elle s’en était servie comme pseudo sur internet et même pour son adresse mail. Comme quoi, ça lui était resté. Mais avant qu’elle ait pu prononcer et lancer le moindre sort pour les sécher, l’adolescent la prit à nouveau dans ses bras mais plus pour la mouiller mais comme lorsqu’ils étaient enfants, quand ils avaient besoin d’un câlin amical pour se sentir mieux ou se rassurer. La plupart du temps, c’était elle qui le prenait dans ses bras quand elle voyait qu’il n’était pas bien. Son petit côté « grande sœur » on va dire.
Cela fit tout de même bizarre à Mal en entendant les parents du garçon. Lui aussi lui avait manqué et elle commençait un peu à regretter d’avoir mis une distance entre eux. Si elle avait continué à le fréquenter, elle aurait sans doute pu avoir une meilleure influence sur lui et lui retirer de la tête cette image de la femme soumise que lui avait imposé Gaston. Il n’était peut-être pas trop tard. Après tout, ils allaient passer pour la première fois de leur vie une année loin de leurs parents. Bon, ils les reverraient sans doute lors des fêtes de noël et à Pâques mais Gaston était loin, coincé sur l’ile des Perdus. Alors, pour ne pas en profiter ?
- Toi aussi !
Elle s’écarta de lui pour lancer son sort :
- Chaleur aide ces deux pauvres diables mouillés, qu’ils soient sec de la tête aux pieds !
Et les voilà à nouveaux secs !

Le jeune homme la remercia une fois qu’ils furent secs tous les deux, l’appelant encore Malicou mais bon, on ne se débarrasse pas facilement des bonnes vieilles habitudes comme on dit ! Beau était tout content, ça se voyait sur son visage et voyant un banc pas loin, l’adolescent les entraina tous les deux pour s’y s’asseoir, Beau à la droite de Malicia.
« Tu tombes bien …. J'ai besoin de ta …. féminité.. » dit-il.
Malicia fut très surprise mais plutôt dans le positif car enfants, il l’embêtait toujours sur le fait que la demoiselle se comportait plus comme un garçon que comme une fille. Toute petite, Malicia était féminine mais ça avait changé lorsqu’elle eut environs 8 – 9 ans.
« Enfin, tu es une fille non ? » reprit Beau.
La jeune fille leva les yeux au ciel. C’était Beau tout craché. Plus il parlait, plus il s’enfonçait. Il se prit alors une cigarette avec laquelle il jouait. Malicia comprit qu’il voulait d’un sujet qui le rendait nerveux et dont il n’osait pas en parler. Il finit par cracher le morceau en lui demandant si elle connaissait une fille du nom d’Eden qui serait dans leur classe. En le voyant devenir tout rouge, l’adolescente ne put se retenir et éclata de rire.
- Désolée mais la tête que tu fais ! Toi, t’es tombé amoureux mais en plus, de la fille de la Belle et la Bête ! Je sais seulement qui sont ses parents mais je lui ai pas encore parlé une seule fois ! C’est Diavil qui me l’a dit !
Même si certains animaux avaient pris forme humaine, Diavil et quelques autres avaient échappé au sort raté si l’on peut dire de Merlin. Et puis, Malicia avait une formule donnée par sa grand-mère pour changer un corbeau en humain ou vice versa. Diavil prenait parfois une apparence humaine mais seulement pour discuter des nouvelles, Malicia ne parlant pas le langage des animaux même si Diavil et elle pouvaient parfois se comprendre sans parler la même langue.
- Eh ben si tu veux lui plaire à cette fille, y a du boulot !

Apparemment, Beau n’était pas au courant de qui étaient les parents de la dénommée Eden et le fait que Malicia le lui dise en toute innocence le choqua beaucoup. En même temps, c’était justifié car le père du jeune homme avait fait du mal aux parents de la belle brune. Malicia eut à ce moment-là de la peine pour son ami. Pour une fois qu’une fille lui tapait de l’œil de cette façon-là, il fallait que ça soit déjà une histoire vouée à être compliquée dès le début.
« Elle … doit me haïr du plus profond de son cœur.... »
- Mais tu n’en sais rien ! Tu ne lui a pas encore parlé !
La jeune fille réfléchit un instant afin de trouver une solution et aider ainsi son ami. L’avantage, c’était que Gaston était coincé sur l’ile, donc, il lui serait impossible de mettre son grain de sel dans cette histoire car Malicia était certaine d’une chose, s’il apprenait que son fils avait flashé sur la fille de Belle, il voudrait surement profiter de la situation pour se venger d’Adam et tenter encore une fois d’avoir Belle en se servant de sa fille. Et qui sera le plus malheureux dans l’histoire ? Beau évidemment !
- Je pourrai d’abord me renseigner sur elle, voire peut-être sympathiser avec elle et t’aider à avoir un rendez-vous avec elle mais s’il te plait, si tu veux vraiment sortir avec elle, évite de faire les mêmes conneries que ton père ! Elle doit avoir sans doute le même caractère que ses parents donc évites de lui dire que tu apprécies les femmes au foyer ! C’est déjà un truc qu’il va te falloir changer si tu veux la conquérir !
Et puis, d’un autre côté, si Belle avait eu une bonne influence sur la Bête, leur fille pourrait en avoir sur Beau.
- En plus, c’est marrant, ses parents s’appellent Belle et Adam et vous Beau et Eden ! C’est presque comme si vous répétiez l’histoire de ses parents sauf que t’es loin d’être une bête !

« Les femmes n'aiment vraiment pas qu'on leur parle de cuisine et d'enfants à s'occuper hein … ? Je pensais que c'était que ma sœur …. » dit Beau en hochant la tête de droit à gauche.
Malicia eut un petit rire en l’entendant. Déjà qu’une fois, Gaston s’était permis de critiquer sa mère et il s’en était retrouvé avec une belle trace de la main de Maëlwyn au visage parce qu’il trouvait qu’elle passait trop de temps à étudier au lieu de s’occuper de Malicia et à faire le ménage. Même Maléfique s’en était mêlée en menaçant de transformer Gaston en crapaud dès qu’elle aurait l’occasion de récupérer ses pouvoirs. Ben ça, Malicia avait bien envie de le voir arriver ce jour-là. Puis, en parlant de peut-être se rapprocher de la fille de le Belle et la bête pour lui, Malicia se retrouva avec un « Oh merci ma Malicou » suivi d’un gros baiser baveux sur la joue comme le jeune homme savait si bien faire. Enfant, elle se frottait souvent la joue avec un air un peu dégoutée d’avoir de la bave de garçon sur elle mais aujourd’hui, elle était plus grande et avait depuis quelques années déjà embrassé des garçons. Donc, ça ne la dérangeait plus vraiment mais elle se frotta quand même la joue.
- Toi, tu changeras jamais ! Évite de lui mettre de la bave dessus quand tu l’embrasseras !
Ils rirent à deux au sujet de la remarque sur les deux ressemblances entre la génération des parents et des enfants.
« Je ne suis peut être pas une bête, mais je ne suis clairement pas très intelligent. Je me demande comment pourrais s'appeler notre conte, La princesse et le Beau ? »
- Euh … Je dirai plutôt la Belle et le Beau un peu idiot qui devient plus intelligent grâce à sa belle !
Tout à coup, elle reçut un texto qu’elle lut avant de refermer son téléphone portable aussitôt.
- Rha, elle est chiante ma grand-mère ! Elle n’arrête pas de m’envoyer presque des texto pour savoir si je l’ai retrouvé son fichu bâton alors que j’ai un truc plus important à faire !